Dans le cadre de sa 26e édition de 2022, le FAVA présente l’exposition interactive Irréductibles racines au Musée des cultures fondatrices à Grande-Anse; initiée en 2004 et présentée une première fois lors du Congrès mondial acadien de 2009. L’exposition met en valeur cinquante artistes qui ont été invités à créer une œuvre sur le thème de la toponymie d’origine mi’kmaq et malécite d’une communauté, et d’un lieu ciblé du Nouveau-Brunswick.
L’exposition comprend vingt-cinq œuvres d’artistes des Premières Nations, jumelées à vingt-cinq œuvres d’artistes acadiens; une collection unique en son genre. Cette exposition interactive comprend une trame sonore et visuelle incluant des textes lus par les comédiens Diane Losier et Albert Belzile; ces textes sensibles et poétiques ont été réalisés par l’écrivain bien connu (feu) Claude LeBouthillier.
La terre tressée, publié en 2011, veut rendre hommage aux Amérindiens mi’kmaq et malécites qui habitent le Nouveau-Brunswick depuis des millénaires. En plus d’avoir aidé nos ancêtres français à s’implanter et à survivre en Acadie, ils ont partagé avec nous coutumes, traditions et respect de la nature. Ils nous ont surtout légué, de nombreux mots, dont des noms de lieux. Certains de ces lieux sont toujours habités par les Acadiens. L’auteur a voulu en parler dans de petits textes poétiques inspirés de l’histoire, de la géographie, des traditions et de la modernité, sans oublier la magie du lieu évoqué par son nom.
Bas-Caraquet, mercredi 2 mars 2016.
Un de nos plus grands écrivains acadiens nous a quittés pour l’éternité. C’est avec une profonde tristesse que nous vous informons du décès de Claude Le Bouthillier, écrivain et poète, auteur de 18 œuvres littéraires. Il a accueilli sereinement la mort chez lui, entouré de sa famille. Malgré le diagnostic d’un cancer du pancréas pour lequel on lui donnait une espérance de vie de quelques mois, il aura su profiter pleinement de la vie durant près de deux ans.
Il est le récipiendaire d’une douzaine de prix et de distinctions, dont l’Ordre du Canada en 2009, pour son influence et sa contribution à la scène littéraire canadienne, en tant que romancier, chroniqueur et poète, et pour le rôle qu’il a joué dans la renaissance du roman acadien. Il a également reçu, entre autres, les prix France-Acadie, Champlain, Éloizes, le prix quinquennal Antonine Maillet-Acadie-Vie, ainsi que le prix Pascal Poirier décerné par la province du Nouveau-Brunswick pour l’ensemble de son œuvre.
Claude était un être de lumière qui avait l’Acadie, son village et son église natale de Bas-Caraquet ancrés dans le cœur. Ils furent des sources d’inspiration pour toute sa création littéraire, nous offrant un grand roman historique acadien, Le feu du mauvais temps. « Claude Le Bouthillier, dans une vie qu’il aurait voulu plus longue, a pourtant eu le temps de combler bien des trous dans notre mémoire collective. Son œuvre littéraire et historique a raconté autant notre Acadie perdue que retrouvée, autant nos misères que nos rêves. Il l’a fait avec honnêteté, grandeur et beauté. Je salue l’écrivain, le compatriote et l’homme que j’ai eu le grand bonheur de connaître et d’apprécier. » Antonine Maillet.
Avec ses écrits, Claude a contribué d’une façon édifiante à la reconnaissance et à la pérennité du peuple acadien. Sa passion et sa persévérance ne l’ont jamais quitté. À deux jours de la mort, il a terminé, avec l’aide de son fils Alexandre, son avant-dernière œuvre, un témoignage de reconnaissance adressé à ceux et celles qu’il a aimés : Pas de distance entre nos cœurs. Il laisse dans le deuil sa famille et ses amis, mais il continuera de nous parler à travers ses œuvres.
Recueil de reconnaissances de Claude Le Bouthillier